La rivière Richelieu alimente en eau potable quelque 42 municipalités pour un total de près de 250 000 personnes. Aux yeux de l’Association des Riverains et Amis du Richelieu (ARAR), la rivière, cette richesse inestimable, est abandonnée à elle-même.
Fondée en 2017, l’association est préoccupée, entre autres, par la qualité de l’eau, la navigation responsable et la reconnaissance patrimoniale de l’historique rivière. L’entité tient son assemblée annuelle le 23 octobre, à Saint-Charles, et son objectif principal est de représenter l’ensemble de la rivière qui fut, jadis, une voie incontournable pour la circulation des marchandises et des personnes riveraines entre les diverses communautés.
Plus près dans le temps, plusieurs aiment se souvenir non seulement des baignades et des pêches miraculeuses, mais aussi de la navigation de plaisance à bord d’embarcations plus modestes. Aujourd’hui, la situation désespère l’ARAR, en particulier l’indifférence d’une population qui, témoin silencieuse du déclin du Richelieu, semble considérer comme marginale son importance.
« Nous identifions trois principales menaces contre lesquelles il nous faudrait agir sans délai : les surverses d’eau usées dans la rivière, la toxicité en provenance des exploitations agricoles et la navigation irresponsable par les utilisateurs », met en reflet Pierre-Paul Gareau, secrétaire au conseil d’administration de l’ARAR.
L’association pointe du doigt le nombre de surverses des eaux usées et identifie une mise à niveau nécessaire des installations municipales. À la suite d’une demande à la Commission d’accès à l’information, les chiffres du ministère de l’Environnement révèlent qu’en 2018, 2 654 surverses ont été dénombrées, soit 20 % de plus que l’année précédente.
« Depuis que la CAQ est au pouvoir, rien n’a été fait en ce sens. Le temps des promesses est déjà révolu; il est temps d’agir. » – Pierre-Paul Gareau
« Les eaux usées de nos usines, commerces et domiciles se retrouvent dans des connecteurs d’égout et sont dirigées soit vers des usines de décantation ou des étangs aérés gérés par nos municipalités. Ces installations ont pour but de décanter ces résidus et de disposer des boues qui en résultent. Ces stations de pompage des eaux usées ne suffisent pas à la tâche en certaines périodes de pluie, de fonte des neiges ou pour toute autre raison. Et la situation s’aggrave avec les nombreux développements immobiliers alors que les infrastructures n’ont déjà pas la capacité de bien traiter les déchets actuels », profile Pierre-Paul Gareau.
Il survient donc des périodes où les 27 réseaux d’égout qui jalonnent le Richelieu, comprenant 377 ouvrages ou stations, déversent leur trop-plein directement dans la rivière. Toujours selon les chiffres du ministère de l’Environnement, en 2018, 252 de ces ouvrages ont débordé.
« À titre d’exemple, la Municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu a effectué 1225 surverses en 2018, celles de Beloeil et de Saint-Hilaire 526, tandis que 183 surverses provenaient de Saint-Basile-le-Grand et de Saint-Bruno-de-Montarville. Cette dernière ville s’approvisionne en eau potable au fleuve Saint-Laurent et rejette certaines de ses eaux usées dans le Richelieu », décortique M. Gareau
Selon l’homme de l’ARAR, les résultats de ces déversements dans la rivière restent bien méconnus puisque les usines de filtration chargées de la qualité de l’eau potable ne détecteraient qu’en partie les composants chimiques et pharmaceutiques qui s’y retrouvent.
« Certes, concernant l’eau que nous buvons, les autorités nous rassurent que les procédés de filtration utilisés (chloration, ozonisation, charbon, etc.) contribuent à sa qualité et à sa non-toxicité. Mais on doit néanmoins s’inquiéter du caractère toxique aggravant des eaux de la rivière, pour sa faune et sa flore, mais aussi pour ses effets sur la qualité à long terme de notre eau quotidienne. Si la source se tarit, les mesures pour nous abreuver devront être de plus en plus sévères », avance l’homme qui milite pour la rivière.
Infrastructures municipales
Lors des dernières élections provinciales, les candidats et désormais ministres Simon Jolin-Barrette et Jean-François Roberge avaient promis de s’attaquer aux déficiences d’infrastructures municipales.
« Depuis que la CAQ est au pouvoir, rien n’a été fait en ce sens, reproche Pierre-Paul Gareau. Le temps des promesses est déjà révolu; il est temps d’agir. »
Si l’élimination des surverses est un enjeu important pour l’avenir et la survie de la rivière, il y a également matière à préoccupation en ce qui trait aux pesticides et à la navigation irresponsable afin de prévenir l’érosion des berges, ce à quoi l’Association des riverains et amis du Richelieu se promet de voir.
Pierre-Paul Gareau
pour l’Association des Riverains et Amis du Richelieu
Last Updated: janvier 11, 2020 by Riviere Richelieu
De l’indifférence à la vigilance
La rivière Richelieu alimente en eau potable quelque 42 municipalités pour un total de près de 250 000 personnes. Aux yeux de l’Association des Riverains et Amis du Richelieu (ARAR), la rivière, cette richesse inestimable, est abandonnée à elle-même.
Fondée en 2017, l’association est préoccupée, entre autres, par la qualité de l’eau, la navigation responsable et la reconnaissance patrimoniale de l’historique rivière. L’entité tient son assemblée annuelle le 23 octobre, à Saint-Charles, et son objectif principal est de représenter l’ensemble de la rivière qui fut, jadis, une voie incontournable pour la circulation des marchandises et des personnes riveraines entre les diverses communautés.
Plus près dans le temps, plusieurs aiment se souvenir non seulement des baignades et des pêches miraculeuses, mais aussi de la navigation de plaisance à bord d’embarcations plus modestes. Aujourd’hui, la situation désespère l’ARAR, en particulier l’indifférence d’une population qui, témoin silencieuse du déclin du Richelieu, semble considérer comme marginale son importance.
« Nous identifions trois principales menaces contre lesquelles il nous faudrait agir sans délai : les surverses d’eau usées dans la rivière, la toxicité en provenance des exploitations agricoles et la navigation irresponsable par les utilisateurs », met en reflet Pierre-Paul Gareau, secrétaire au conseil d’administration de l’ARAR.
L’association pointe du doigt le nombre de surverses des eaux usées et identifie une mise à niveau nécessaire des installations municipales. À la suite d’une demande à la Commission d’accès à l’information, les chiffres du ministère de l’Environnement révèlent qu’en 2018, 2 654 surverses ont été dénombrées, soit 20 % de plus que l’année précédente.
« Les eaux usées de nos usines, commerces et domiciles se retrouvent dans des connecteurs d’égout et sont dirigées soit vers des usines de décantation ou des étangs aérés gérés par nos municipalités. Ces installations ont pour but de décanter ces résidus et de disposer des boues qui en résultent. Ces stations de pompage des eaux usées ne suffisent pas à la tâche en certaines périodes de pluie, de fonte des neiges ou pour toute autre raison. Et la situation s’aggrave avec les nombreux développements immobiliers alors que les infrastructures n’ont déjà pas la capacité de bien traiter les déchets actuels », profile Pierre-Paul Gareau.
Il survient donc des périodes où les 27 réseaux d’égout qui jalonnent le Richelieu, comprenant 377 ouvrages ou stations, déversent leur trop-plein directement dans la rivière. Toujours selon les chiffres du ministère de l’Environnement, en 2018, 252 de ces ouvrages ont débordé.
« À titre d’exemple, la Municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu a effectué 1225 surverses en 2018, celles de Beloeil et de Saint-Hilaire 526, tandis que 183 surverses provenaient de Saint-Basile-le-Grand et de Saint-Bruno-de-Montarville. Cette dernière ville s’approvisionne en eau potable au fleuve Saint-Laurent et rejette certaines de ses eaux usées dans le Richelieu », décortique M. Gareau
Selon l’homme de l’ARAR, les résultats de ces déversements dans la rivière restent bien méconnus puisque les usines de filtration chargées de la qualité de l’eau potable ne détecteraient qu’en partie les composants chimiques et pharmaceutiques qui s’y retrouvent.
« Certes, concernant l’eau que nous buvons, les autorités nous rassurent que les procédés de filtration utilisés (chloration, ozonisation, charbon, etc.) contribuent à sa qualité et à sa non-toxicité. Mais on doit néanmoins s’inquiéter du caractère toxique aggravant des eaux de la rivière, pour sa faune et sa flore, mais aussi pour ses effets sur la qualité à long terme de notre eau quotidienne. Si la source se tarit, les mesures pour nous abreuver devront être de plus en plus sévères », avance l’homme qui milite pour la rivière.
Infrastructures municipales
Lors des dernières élections provinciales, les candidats et désormais ministres Simon Jolin-Barrette et Jean-François Roberge avaient promis de s’attaquer aux déficiences d’infrastructures municipales.
« Depuis que la CAQ est au pouvoir, rien n’a été fait en ce sens, reproche Pierre-Paul Gareau. Le temps des promesses est déjà révolu; il est temps d’agir. »
Si l’élimination des surverses est un enjeu important pour l’avenir et la survie de la rivière, il y a également matière à préoccupation en ce qui trait aux pesticides et à la navigation irresponsable afin de prévenir l’érosion des berges, ce à quoi l’Association des riverains et amis du Richelieu se promet de voir.
Pierre-Paul Gareau
pour l’Association des Riverains et Amis du Richelieu
Category: Journaux, Riviere Richelieu
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